mardi 21 janvier 2014

La conjuration primitive, Maxime Chattam

En un mot : machiavélique.



Résumé : 
Et si seul le Mal pouvait combattre le Mal ? 
Une véritable épidémie de meurtres ravage la France.
Plus que des rituels, les scènes de crimes sont un langage.
Et les morts semblent se répondre d un endroit à l autre.
Plusieurs tueurs sont-ils à l'œuvre ? Se connaissent-ils ?
Et si c'était un jeu ?
Mais très vite, l'hexagone ne leur suffit plus : l'Europe entière devient l'enjeu de leur monstrueuse compétition.
Pour essayer de mettre fin à cette escalade dans l'horreur, une brigade de gendarmerie pas tout à fait comme les autres et un célèbre profiler, appelé en renfort pour tenter de comprendre. 
De Paris à Québec en passant par la Pologne et l’Écosse, Maxime Chattam nous plonge dans cette terrifiante Conjuration primitive, qui explore les pires déviances de la nature humaine.







Mon avis :

Il y a six ans, ma mère m'a tendu un livre en m'assurant que j'allais adorer. C'était La théorie Gaïa de Maxime Chattam. À l'époque je n'avais pas de style de prédilection, mon esprit vagabondait de roman dits "classiques" à des ouvrages plus modernes, tâtonnant tous les styles et m'y perdant parfois. Si aujourd'hui je suis toujours aussi curieuse, grâce à cette découverte, le polar et plus encore le thriller restent mes petits chouchous.

Maxime Chattam est un l'un de mes écrivains préférés (est-ce que patienter deux heures et demi à la Fnac de Saint-Lazare pour une dédicace fait de moi une admiratrice ? Si oui, je l'admets sans honte !), j'en suis d'autant plus exigeante. La conjuration primitive n'a pas, à mon goût, dépasser le niveau - très élevé - de La Trilogie du Mal, il n'en reste pas moins un excellent thriller qui comblera les amateurs du genre.

Même si le style particulier de Maxime Chattam peut ne pas plaire à tout le monde, l'écrivain arrive avec talent à créer une atmosphère troublante, tantôt lourde et pesante, tantôt légère et puissante. Ses descriptions, précises, nous permettent de visualiser avec facilité tous les lieux dans lesquels il nous emmène. Trop parfois, j'aime à laisser mon imagination me guider. Les scènes de crimes ne font pas exception. Il m'est déjà arrivé de fermer violemment les pages d'un livre, mon cerveau ne supportant pas la vision qui s'offrait à lui (sa nouvelle Le fracas de la viande chaude, présente dans le recueil L'empreinte sanglante, pour ne citer qu'elle).

Au fil des pages, les informations fourmillent. En effet, l'écrivain fait un gros travail de préparation et de recherche pour tous ses livres. Ici pas d'à-peu-près, pas de hasard ni d'invention, chacun des ses romans délivrent une quantité de renseignements : techniques médico-légales, pratiques judiciaires et exécutives...

À chaque nouvelle lecture, je suis impressionnée par la facilité avec laquelle on est happé par l'histoire et la construction du scénario y est pour beaucoup. Construite en trois grandes parties, La conjuration primitive démarre directement au cœur de l’enquête qui, il faut bien le dire, n'avance pas. Ce n'est qu'après notre arrivée que les héros, Alexis et Ludivine commencent à entrevoir une piste. Là, débute leur descente au plus profond de la folie humaine. Ce n'est pas un, mais plusieurs tueurs en séries qui sévissent en même temps et de concert, signant leurs scènes de crime d'un symbole désormais associé à un culte : *e.
Le Mal se répand vite et se sert des réseaux sociaux et d'Internet pour communiquer ; Alexis et son équipe vont devoir se consacrer à cette enquête jours et nuits s'ils veulent l'endiguer.

Si elle commence à Paris, l'enquête dépasse les frontières françaises, traverse l'Europe et pose son dénouement au Canada.
Le suspense est quasi insoutenable jusqu'aux dernières lignes qui nous glacent presque littéralement d'effroi. Je dois tout de même avouer que j'avais pressenti la fin, peut-être suis-je en train de m'habituer à sa façon d'écrire, ou peut-être est-ce mon esprit de déduction qui s'aiguise au fil de mes lectures. Oui, nous pencherons pour cette seconde éventualité.

J'accroche souvent bien avec les personnages des romans de M. Chattam. Joshua Brolin (cf : La Trilogie du Mal), est l'un de mes personnages préférés de la littérature policière. Pourtant, je lui ai trouvé ici un concurrent : Alexis Timée. Lui, Ludivine Vancker, Segnon Dabo et Richard Mikelis, profiler à la retraite, forment une équipe redoutable aux personnalités complémentaires ; Alexis et Ludivine en sont les deux piliers et se voient décerner une partie de l'ouvrage chacun.

On ne peut pas lâcher un Maxime Chattam et ce roman n'y fait pas exception. Je m'étais promis que je ne le dévorerais pas, que je profiterais de chaque pause dans ma lecture pour y repenser et m'imaginer la suite... Je n'ai pas tenu. À la fin du troisième jour, je serrais fermement mon livre, le cœur palpitant d'angoisse, torturant les dernières pages de mes mains tremblantes.


Merci Monsieur Chattam, si aujourd'hui Plume de crime existe, c'est un peu - beaucoup - grâce à vous.

 
 

Personnages : 5/5
Style : 4/5
Suspence : 5/5
Scénario : 4/5

La conjuration primitive, Maxime Chattam: 18/20




    Plume de crime-



      • Maxime Chattam
      • La conjuration primitive
      • Broché: 300 pages
      • Editeur : ALBIN MICHEL (2 mai 2013)
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