jeudi 22 janvier 2015

Que la volonté de Maxime Chattam soit faite.








Lire un des derniers Chattam, c'est comme manger une grosse part de gâteau bon marché. On le termine goulument mais une fois rassasié on se demande se qu'on a bien pu lui trouver.









Avec Que ta volonté soit faite, Chattam change de registre et revient au bon vieux polar noir-très noir- où la description du crime n'a d’intérêt que d'élucider l'affaire. Cela reste tout de même du Chattam et rien ne vous sera épargné. Vous voilà prévenus.




Ici, plus d'inspecteur ou de détective charismatique et de meurtres sophistiqués. Bienvenue à Carson Mills, dans les années 60/80, où les deux personnages principaux sont les deux rivaux : le shérif qui est sur la fin de sa carrière et le « grand méchant » que vous allez adorer détester. Le tout est compté par un narrateur « omniscient » qui avoue lui même ne pas savoir grand chose de ce qu'il se passe. C'est surprenant pour un thriller, cependant ce n'est pas désagréable, le suspense est d'autant plus prenant. Les événements n'arrivent pas forcément par ordre chronologique, il ne faut pas décrocher d'un paragraphe sous peine de se voir perdu et de devoir reprendre plusieurs pages en arrière.

L'écrivain retourne à ses vieilles habitudes et situe l'action aux États-Unis ; loin de Portland et de New-York, cette fois, puisque Carson Mills est un petit village du Midwest américain où les gens se partagent, de manière plutôt radicale, entre deux églises : méthodiste et luthérienne. C'est dans cet état de tension, et dans des circonstances très particulières, que naît : Jon Petterson. Les caractères des personnages et surtout celui de Jon, dont on partage l'enfance, évoluent au fil des années et sont finement travaillés. J'ai aimé suivre la vie de Jon depuis le commencement, j'ai adoré le détester, le maudire et prier pour qu'il se fasse arrêter. 

Dès le premier chapitre, Chattam, comme à son habitude, ne nous épargne rien et malgré un manque évident de grosses scènes d'action, de fusillades, de courses poursuites..., l'écrivain arrive quand même à nous envoûter – c'est son grand talent- et c'est les cernes sous les yeux, au milieu de la nuit, que j'ai terminé Que ta volonté soit faite. Pourtant, il faut lui reprocher un style d'écriture toujours inégal, entre passages au suspense quasi insoutenable et descriptions inutiles et monotones. Une fois le livre terminé, j'ai du mal à me rappeler ce qui m'a poussé à le terminer.


La fin est surprenante, on ne peut le nier.
Il est difficile d'émettre un avis construit, tant l'appréciation de ce dénouement ne peut-être que subjective et personnelle.

C'est donc, justement, pour cette fin si particulière que je conseillerai la lecture de ce livre -sans elle pas de quoi s'enthousiasmer-. Chattam nous donne un nouveau roman à dévorer, différent de ce dont nous avions l'habitude de nous rassasier. C'est moins goûteux mais pas indigeste.






Suspense : 2,5/5
Scénario : 2/5
Personnages : 3/5
Style : 2,5/5


Que ta volonté soit faite, Maxime Chattam: 10/20




Plume de crime-

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