vendredi 15 novembre 2013

Les apparences, Gillian Flynn




Un thriller à l'angoisse palpable.

Résumé : Amy, une jolie jeune femme au foyer, et son mari, Nick, forment en apparence un couple modèle. Victimes de la crise financière, ils ont quitté Manhattan, leur vie aisée, leur travail dans la presse, pour s'installer dans la petite ville du Missouri où Nick a grandi. Le jour de leur cinquième anniversaire de mariage, celui-ci découvre dans leur maison un chaos indescriptible : meubles renversés, cadres aux murs brisés, et aucune trace de sa femme. L'enquête qui s'ensuit prend vite une orientation inattendue : sous les yeux de la police, chaque petit secret entre époux et autres trahisons sans importance de la vie conjugale prennent une importance inimaginable et Nick devient bientôt un suspect idéal. Alors qu'il essaie désespérément de son côté de retrouver sa femme, celui-ci découvre qu'elle aussi lui dissimulait beaucoup de choses, certaines sans gravité, d'autres bien plus inquiétantes. Il serait criminel d'en dévoiler davantage tant l'intrigue que nous offre Gillian Flynn recèle de surprises et de retournements. Après Sur ma peau et Les Lieux sombres, la plus littéraire des auteurs de polars, qui dissèque ici d'une main de maître la vie conjugale et ses vicissitudes, nous offre en effet une véritable symphonie paranoïaque, dans un style viscéral dont l'intensité suscite une angoisse quasi inédite dans le monde du thriller.





Mon avis :


Fortement encouragée par ma mère ( qui m'avait déjà conseillé de très bons romans par le passé ), je me suis mise à la lecture des apparences. Toutes les critiques, y compris celle de ma mère, étaient très bonnes, encensant un style fluide, des personnages complexes et une intrigue poignante.
Je ne peux être que d'accord sur ces points-ci.

Gillian Flynn crée ici deux points de vue.D'un chapitre à l'autre nous changeons de personnages. D'abord Nick dans le présent, et ensuite Amy, sa femme disparue, au travers de son journal intime. On découvre petit à petit leur histoire, mais aussi leurs secrets. D'ailleurs on se sent un peu voyeur, mais on en redemande. C'est la raison pour laquelle j'ai terminé ce roman, j'avais besoin de savoir ce qui allait leur arriver.

Parce qu'on s'attache aux personnages. Gillian Flynn nous présente un couple américain tout ce qu'il y a de normal en apparence. Nick, le fier et droit Nick, qui après avoir perdu son emploi quitte New-York, sa femme sous le bras, pour aller aider sa mère et sa sœur jumelle dans le Missouri. Et Amy, qui le suis docilement, trop d'ailleurs pour une femme de son caractère, new-yorkaise de souche de surcroit. Sur fond de crise économique, la crise de leur couple s'accentue de plus en plus, jusqu'à la disparition d'Amy. Dès lors, ce que l'on prenait pour acquis ne l'est plus, et tout n'est plus que remise en question.

Le début est long, très long, mais c'est le temps qu'il fallait à l'auteur pour nous permettre de découvrir ses personnages. Nous tombons alors dans une intrigue plus machiavélique qu'on aurait pu le penser à la lecture des premières lignes. Le scénario est d'un telle finesse qu'on a beau se creuser les méninges, on s'étonne à chaque nouveau rebondissement, sans parler de la fin qui en surprendra plus d'un.

Rares sont les thrillers qui nous font sourire, pourtant celui-ci en fait partie ; on se retrouve facilement dans certaines scènes de couple, et on se projette facilement dans la peau de l'un ou l'autre des personnages.

Pourtant, malgré toutes ces qualités, Les apparences est long, trop long, et là je ne parle pas que du début, on retrouve le même travers sur tout le reste du roman. On peut se laisser emporter dans un livre de 600 pages plus rapidement que part un de 200 pages si tant est qu'il soit bien travaillé. Je parle donc plus de lenteur que de longueur à proprement parlé. Je dirais que pour passer du bon thriller à l'excellent, l'auteur aurait du couper entre 5 et 10% de son texte. C'est à peu près le nombre de passage que j'ai renoncé à lire ; des dialogues inutiles et trop longs et des descriptions trop détaillées ne laissant plus de part à l'imagination.

En bref, Les apparences est un bon thriller. On y retrouve des personnages intéressants et attachants, qu'on les aime ou qu'on les déteste, un scénario élaboré et un style fluide et agréable. Il est véritablement dommage qu'à cause d'un problème de lenteur, Gillian Flynn passe ici à côté de l'excellence.






Personnages : 4/5
Style : 1/5
Suspence : 3/5
Scénario : 5/5

Les apparences, Gillian Flynn : 13/20







    Le Cachalot-




      • Gillian Flynn
      • Les apparences 
    • Poche: 573 pages
    • Editeur : Sonatine (16 août 2012)


5 commentaires:

  1. Ici la mère qui a conseillé la lecture à l'éditeur de ce blog. Conseillée elle-même par une critique littéraire garantissant l'envoutement absolu du récit. Envoutement ? OUI et NON (Non la mère n'est pas normande!)
    OUI parce que la structure du roman entraîne dans une remise en cause de ses propres certitudes manichéennes (dans une histoire, on veut distinguer le bon et le méchant) et l'auteure ne nous lâche pas dans cette apprentissage de la modestie! ( que ceux qui ont perçu le dénouement avant les dernières pages se manifestent!).
    NON parce que cette perfection du récit (et la mère est soit-disant une cérébrale!) est telle qu'elle finit par l'emporter sur l'émotionnel et la fusion qui vous rivent à un ouvrage. Je n'ai jamais imaginé pouvoir reprocher à un ouvrage d'être "trop bien"! un peu à l'instar des compétitions où les notes techniques l'emportent sur les notes artistiques.
    J'ai admiré la technique, je n'ai pas lâché, mais j'ai été vexée : j'ai été" embarquée" par le récit (comme dirait une cavalière de ma connaissance) mais j'ai été dupée (l'auteure a démontré que je ne percevais rien de la relation du couple et du qui est le "coupable", moi qui ai dévoré 2 fois l'intégrale d'Agatha Christie). J'ai été humiliée ! je ne relierai pas ce livre (et pourtant mon sujet de baccalauréat Français était "relire vaut mieux que lire". ) mais je suis désormais en compétition avec l'auteure: me dupera-t-elle encore?

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  2. Alors moi j'ai beaucoup aimé, j'ai deviné le coupable dès le début mais ça ne m'a pas empêché d'apprécié tout le reste du livre sans trouver de longueur, ce qui est doublement exceptionnel. Le bémol pourrait être du coup mon manque de surprise, mais il est compensé par les petits retournements de situations que nous offre l'auteur et les perso secondaires. La folie du coupable m'a paru presque trop parfaite pour être vraie mais finalement on voit ça tout le temps aux info et à la télé donc c'est plausible. On ne s'ennuie jamais du fait de l'alternance des narrations : Je le recommande !

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    1. Justement, j'ai adoré cette folie du coupable. Belle critique américaine.
      Je n'ai pas cherché à deviner la fin, alors ça ne m'a pas sauté aux yeux, et heureusement, sinon j'aurais trouvé ça beaucoup, beaucoup trop long ! J'avais quand même bien compris qu'il y avait quelque chose de pas net avec Amy. Pourtant, je me suis laissé surprendre par la fin.

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  3. ici la mère - Zut! encore plus vexée que le coupable ait été deviné dès le début par Onee-Chan! raisonnement? intuition ? hasard ? au final : primaire ou secondaire : tous y trouvent leur compte!

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    1. Déduction + probablement un peu d'intuition ;-)
      Avez-vous lu "avant d'aller dormir" ? Si non vous devriez...!!! ;D

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