Ce qui différencie un écrivain d’un bon écrivain, c’est sa capacité à faire naître et grandir en nous cette pression palpable, celle qui nous amène à penser, voire à rêver, de notre livre dans nos pauses de lecture. Cette pression qui nous pousserait presque à regarder sous notre lit, à inspecter notre placard et à tourner deux fois les verrous de la porte d’entrée.
Un titre intriguant, des initiales en guise de prénom, si
bien que de prime à bord on ne peut pas savoir si l’auteur est un homme ou une
femme, une citation de Le Point
en quatrième de couverture qui cite la référence Thomas Harris…il ne m’en
fallait pas beaucoup plus pour succomber.
Un titre intriguant, oui, mais tellement trompeur ; on
pourrait penser que les événements arrivent au hasard. Quelle douce illusion! Quand la réalité brutale est bien plus maligne et cruelle ! La tension monte
jusqu’aux dernières lignes, pour nous laisser le souffle court au point final,
affamés et frustrés de ne pas en savoir plus.
Notre rythme cardiaque s’accélère à mesure que l’on tourne
de plus en plus vite les pages.
Si le style est inégal, parfois trop familier quand le
narrateur omniscient prend la parole, les chapitres où les personnages
deviennent les conteurs sont excellents et nous pousse au doute perpétuel
jusqu’au dénouement. Et cela me pousse à me questionner : pourquoi si peu de
chapitre en « je », alors qu’ils sont si bien maîtrisés ? Est-ce
une correction de l’auteur ? Un essai de style pour ensuite prendre plus
de liberté avec un narrateur omniscient ? Une erreur ? Un style à
part entière ?
L’auteur nous transporte dans les vies brisées de ses
personnages et on ressent le travail de préparation en amont de l’écriture.
Chaque personnage à son passé et sa personnalité, ses forces et ses faiblesses,
jamais dans la surenchère et dans la caricature comme il arrive parfois de lire
dans certains romans de gare. Le choix
des mots est parfois maladroit (faut-il mettre la traduction en cause ?),
cependant, ils arrivent à nous faire vivre l’histoire comme si c’était la
nôtre.
Le deuxième roman de M.J. Alridge est déjà dans mon sac,
soulignés et cornés et si pour l’instant, en France, nous n’avons que ses deux
premiers romans d’édités, l’auteur en est à son cinquième ouvrage outre-manche,
ce qui nous laisse entrevoir de belles perspectives de nuits blanches.
Style : 3/5
Personnage : 4/5
Suspenses : 5/5
Scénario : 4/5
am stram gram - M.J Alridge : 16/20
-Plume de crime-
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